Guidez vos clients : Comment se préparer à une récession

Guidez vos clients : Comment se préparer à une récession

Plusieurs économistes estiment qu’une récession mondiale est inévitable, alors que l’inflation et les taux d’intérêt ne cessent de grimper et qu’une crise énergétique bat son plein. Dans un tel contexte, les conseillers financiers doivent préparer leurs clients, tant sur le plan financier que personnel.

Un pays est officiellement en récession après deux trimestres consécutifs de recul du produit intérieur brut. Cela se traduit par un déclin économique sur une période de six mois qui entraîne une réduction de l’activité économique, de la demande des consommateurs et des emplois.

La forte majorité (85 %) des meilleurs professionnels en investissement au Canada et aux États-Unis croient que nous sommes ou que nous serons bientôt en période de récession, selon le sondage de Natixis Investment Managers, publié en février 2023.

Bien que dévastatrice, une récession a beaucoup à nous apprendre. L’analyse du passé nous aide à mieux anticiper les ralentissements économiques à venir. D’ailleurs, on note qu’au cours des dernières décennies, les récessions sont devenues moins fréquentes et de plus courte durée, notamment parce que les responsables politiques en comprennent mieux les causes.

Rassurez vos clients

La plupart des investisseurs savent que les marchés sont cycliques, et que les récessions font partie des cycles économiques. Toutefois, lorsque tous les signes pointent vers un ralentissement imminent, les investisseurs deviennent craintifs.

Comprenons qu’une récession signifie bien plus qu’une baisse des cours des marchés. Elle affecte les investisseurs de façon personnelle en mettant à risque leur sécurité d’emploi, leur épargne, leur fonds d’urgence et leur budget familial. Certains évènements, comme la perte d’un emploi, peuvent les forcer à emprunter ou à se tourner vers des sources de revenu d’appoint.

Il est donc commun que les émotions des investisseurs prennent le dessus. Même s’il s’agit d’une réaction normale, ce phénomène peut faire mal à leur portefeuille. Pour mieux dénouer ces réactions, les professionnels de la finance peuvent aider leurs clients à ne pas être victimes de gestes spontanés.

L’économie comportementale cible trois principaux types de comportements des investisseurs fréquents en périodes d’incertitude :

  1. Le comportement « de troupeau » survient lorsqu’un groupe d’individus agit simultanément de manière irrationnelle, en vendant ou en achetant un type d’actions, par exemple.
  2. L’affect se caractérise par des actions impulsives dirigées par la peur.
  3. L’aversion aux pertes est une forme de vision étroite où l’investisseur accorde plus d’importance à ses pertes qu’à ses gains. Ceci se traduit par la peur du risque.

Les conseillers peuvent apporter leur soutien en étant présents, disponibles et totalement honnêtes avec leurs clients. Ils doivent être en mesure de les écouter et de répondre à leurs questions afin de les aider à prendre des décisions éclairées. Pour en savoir davantage sur les effets psychologiques d’une récession, consultez l’article de notre blogue Comment rassurer les investisseurs en période de volatilité ?.

Certaines des meilleures stratégies

Même s’il est important de fournir du soutien psychologique aux investisseurs, le but premier d’un gestionnaire de portefeuille est de les aider à atteindre leurs objectifs financiers. La section suivante propose certaines stratégies pour y parvenir.

Révisez le portefeuille

La révision du portefeuille est un excellent point de départ. Vous pourrez ainsi obtenir un portrait détaillé de l’ensemble des objectifs financiers de votre client. Puis, vous assurez que toutes les mesures pour gérer les imprévus sont cohérentes avec ses objectifs financiers à long terme.

Diversifiez l’investissement

La stratégie de diversification est essentielle et incontournable lorsque vient le temps de se préparer à une éventuelle récession économique. Elle vous permet d’équilibrer les risques et les opportunités dans les portefeuilles de vos clients de manière à restreindre l’exposition au risque de certains titres. Aussi, vous pouvez ajouter des titres provenant de secteurs résilients qui performent bien malgré le ralentissement économique. Les biens de consommation de base, les produits alimentaires, les cosmétiques et les services funéraires en sont quelques exemples.

Révisez le budget personnel

Un plan financier solide devrait inclure une révision du flux des liquidités d’un ménage. Pourtant, plusieurs conseillers financiers n’en tiennent pas compte. Puisque l’inflation a fait gonfler les prix du gaz, de la nourriture et des autres articles ménagers, plusieurs consommateurs tendent à dépenser plus que leurs revenus mensuels pour des besoins essentiels.

Un budget personnel révisé par un conseiller financier permet aux clients de savoir où ils peuvent réduire leurs dépenses afin de conserver le plus de fonds possible. C’est aussi une opportunité de sensibiliser les clients à adopter un mode de vie qui correspond à leurs revenus, sans surcharger leurs cartes de crédit ou contracter de dette.

Établir un fonds d’urgence

Entre la montée en flèche de l’inflation et le faible rendement des comptes d’épargne, de moins en moins d’épargnants cherchent à détenir de l’argent comptant. Cependant, une récession peut provoquer des pertes d’emploi, des baisses de revenu, de l’instabilité économique générale, limiter les occasions de changer d’emploi ou d’augmenter son salaire.

Ainsi, dans un marché en baisse, mettre de l’argent de côté n’est plus un luxe, mais un incontournable. D’ailleurs, l’une des recommandations financières les plus fréquentes proposées par les conseillers est de détenir une réserve de liquidités.

Maintenir les objectifs à long terme

Même si une récession peut chambouler la vie d’une personne, les investisseurs bien préparés devraient être rassurés de savoir que les ralentissements économiques ont une bien courte durée. Ils devront toutefois rester concentrés sur leurs objectifs d’investissement à long terme.

Seulement 15 % des 65 dernières années ont été marqués par une période de récession aux États-Unis, et chacune d’elle a duré en moyenne moins d’une année. Dans ce contexte, les clients qui abordent la récession de manière proactive seront en mesure de résister à la tempête et d’en sortir économiquement plus fort que par le passé.

Les technologies adaptées pour une récession

Lorsque des bouleversements affectent les marchés, les conseillers en ont plein les mains ; ils doivent être présents et disponibles pour leurs clientèles de plus en plus paniquées. Heureusement, les outils et les solutions les mieux adaptés peuvent vous aider à automatiser le gros du travail.

Les solutions de rééquilibrage automatisé permettent aux conseillers d’économiser un temps précieux tout en gardant le cap sur les objectifs d’investissement à long terme de leurs clients, selon leur tolérance au risque. Dans un marché baissier, cela est particulièrement important.

Les logiciels de rééquilibrage de portefeuille aident également les conseillers en effectuant des calculs basés sur des critères prédéfinis afin de leur suggérer des ajustements aux comptes qui en ont besoin. Cela leur fait gagner en efficacité.

Les solutions de gestion de portefeuille tout-en-un sont inestimables lorsque tous les signes pointent vers un ralentissement économique. Elles combinent sur une même plateforme l’analyse de risque élaborée et la gestion complète de portefeuilles, y compris les opérations, la conformité et les outils de comptabilité.

Ces solutions offrent aussi la possibilité de gérer et de hiérarchiser les communications avec les clients et d’accéder à leur historique. Enfin, elles permettent de prendre des décisions d’investissement en fonction de données fiables et pertinentes. Les résultats se traduisent par davantage de clarté et d’efficacité et conduisent à une meilleure relation client.


Qu’est-ce qu’une récession ?

La définition officielle d’une récession correspond au recul du produit intérieur brut (PIB) sur deux trimestres consécutifs. De manière plus générale, toutefois, la récession fait référence à un ralentissement généralisé et prolongé des activités économiques pour une période minimale de six mois. Cela se traduit par une diminution de la production industrielle, de la demande des consommateurs et des emplois.

La dernière en titre, nommée « Grande Récession », s’est déroulée entre 2007 et 2009. Il s’agit de la pire crise financière aux États-Unis depuis la Grande Dépression des années 1930. Elle a provoqué la dégringolade de l’investissement résidentiel, des banques se sont retrouvées au bord de la faillite, les marchés boursiers ont connu des pertes massives, les régimes de retraite ont été vidés et le taux de chômage a connu un sommet record.

Canada : une crise économique en 2023 ?

Selon un sondage publié par Natixis Investment Managers, 150 des 174 meilleurs professionnels de l’investissement aux États-Unis et au Canada croient que nous sommes ou que nous serons en récession en 2023.

Quatre décennies d’inflation élevée

L’inflation et la récession vont souvent de pair : pour lutter contre la hausse des prix, les banques centrales relèvent leur taux d’intérêt pour déclencher un ralentissement économique. Le secteur immobilier est particulièrement vulnérable à la hausse des taux d’intérêt qui servent à maîtriser l’inflation. Celui-ci montre d’ailleurs déjà des signes d’essoufflement et les prix sont en baisse dans plusieurs marchés.

Mises à pied et chômage

Un signe clair qu’une récession est à nos portes, selon les économistes, est la hausse des pertes d’emploi et la montée du chômage. Historiquement, l’augmentation du taux de chômage de trois dixièmes de point de pourcentage lors d’un précédent trimestre était un facteur suffisamment fiable pour prédire une récession imminente. En 2023 toutefois, la pénurie de main-d’œuvre historique continue à battre son plein, alors que les craintes liées à l’inflation et à la récession augmentent.

Qu’advient-il des taux d’intérêt lors d’une récession ?

Les taux d’intérêt élevés devraient refroidir l’engouement des acheteurs à la fois sur le marché immobilier et sur celui de la consommation de façon générale. Ces signes sont les éléments communs d’une récession qui se pointe à l’horizon ou un indicateur qu’elle a déjà commencé.

Au cours des derniers mois, la Banque du Canada s’est lancée dans un cycle historique de hausse du taux directeur pour freiner l’inflation. Cela aura pour effet de faire diminuer le nombre d’emprunteurs hypothécaires qualifiés, de réduire les activités sur le marché immobilier et les investissements en général.

Combien de temps dure une récession ?

La récession moyenne au cours des 65 dernières années s’est étalée sur une période de moins d’un an, et la tendance est à la baisse. En effet, seulement 15 % de cette période a été marquée par une récession aux États-Unis.

Quels sont les conséquences d'une récession ?

Les récessions sont généralement vues comme des événements de courte durée qui ont un impact temporaire. Toutefois, l’histoire nous a démontré qu’une récession peut engendrer des conséquences durables sur la croissance économique.

Par exemple, le taux de chômage élevé, la diminution des revenus et la baisse de la demande de produits et de services peuvent obliger des familles à repousser ou renoncer à l’éducation de leurs enfants. Sans oublier que l’inaccessibilité du crédit et la diminution des dépenses de consommation sont susceptibles de freiner la création de petites entreprises. De leur côté, les entreprises plus grandes et mieux établies peuvent hésiter à investir en recherche et développement.

Ce ne sont là que quelques exemples de conséquences durables qu’une récession peut causer : ébranler la confiance des consommateurs et potentiellement détruire la confiance pour les prochaines générations.

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