Maîtrisez la gestion de la complexité en placement financier

Maîtrisez la gestion de la complexité en placement financier

Croesus rencontre Jean-François Lavallée

Le travail des gestionnaires de portefeuille est plus complexe que jamais en raison de la multiplication des facteurs qui influencent les marchés. Devant l’incertitude, les professionnels de la finance doivent s’adapter.

« Notre façon de conseiller les investisseurs doit changer, car la gestion de portefeuille est passée d’un environnement compliqué, et donc relativement prévisible, à un environnement complexe rempli d’inconnus », soutient Jean-François Lavallée, auteur, conférencier et coach en gestion de la complexité.

Croesus l’a rencontré pour comprendre comment les professionnels de la finance peuvent s’adapter et mieux répondre aux besoins de leurs clients.

Croesus (C) : Quelle est la définition de complexité ?

Jean-François Lavallée (J-F.L.) : Le consultant et chercheur David J Snowden a défini quatre types de contextes, soit les environnements simple, compliqué, complexe et chaotique.

Dans un environnement simple, nous sommes en terrain connu avec des rapports de cause à effet clairs et identifiés. Dans ce contexte, on a des processus répétitifs, on cherche la fiabilité ainsi qu’un haut niveau de qualité du service.

Dans un environnement compliqué, on est confronté à des problèmes pour lesquels on connaît le résultat souhaité. Il faut simplement assembler tous les morceaux pour arriver à ce résultat. Si on y met les ressources, on est presque assuré d’y parvenir.

Au contraire, dans un environnement complexe, on connaît la situation (le problème), mais on peut difficilement prédire son impact et on ne connaît pas le résultat souhaité. C’est-à-dire qu’il y a plusieurs bonnes solutions possibles. Il faut donc réfléchir à ce qui doit être mis en place pour gérer la complexité des situations lorsqu’elles se présentent.

Le dernier environnement est celui du chaos. La plupart du temps, ce contexte surgit lorsqu’il y a une crise. La rapidité à laquelle se succèdent les événements ne nous permet pas d’identifier les causes et les effets, et donc de prévoir le résultat de nos actions.

Dans la vie en général et dans le contexte professionnel, nous sommes souvent confrontés à chacun de ces environnements. La clé du succès est d’adopter la bonne approche pour les différents contextes.

C : Pourquoi dit-on que la gestion de patrimoine est un environnement complexe ?

J-F.L. : Nous vivons dans un « système adaptatif complexe » et la finance en fait partie. D’ailleurs, on parle de plus en plus de la complexité en gestion privée de patrimoine, car il n’existe pas de modèle linéaire pour prédire les cours des marchés boursiers à court et à long terme. Sinon, nous serions tous riches.

La mondialisation, l’instantanéité des communications, les nouvelles technologies et les nouveaux types de placements, notamment, ont complexifié cet environnement. Tout cela s’ajoute au facteur humain.

On ne peut donc plus donner les mêmes conseils en placements qu’il y a 10 ans, car des événements qui avaient peu d’influence ont maintenant des conséquences importantes. Par exemple, la guerre en Ukraine, qui a influencé les prix mondiaux du blé et du gaz naturel, a eu un impact important sur les agriculteurs canadiens, alors que ce n’aurait pas été le cas il y a quelques années.

Dans le monde d’aujourd’hui, on doit être informé sur une multitude de sujets qui peuvent, ou non, influencer les marchés et constamment remettre nos certitudes en question.

C : Quelle est l’attitude à adopter ?

J-F.L. : Dans un contexte simple où tout est connu, on doit catégoriser afin d’établir une procédure. L’environnement compliqué demande davantage d’analyses afin de poser les bons gestes au bon moment. On doit comprendre les interdépendances et agir en conséquence.

Dans l’environnement complexe, on doit aller plus loin. Il faut avoir la curiosité de sonder l’inconnu. Souvent, il faut faire des itérations, y aller par essai-erreur, pour acquérir une meilleure compréhension de la nouvelle situation.

Dans des circonstances chaotiques, on doit agir rapidement afin de passer la crise pour ensuite être en mesure de réfléchir à la suite des événements.

C : Comment bien gérer une situation complexe ?

J-F.L. : Dès le jeune âge, on nous inculque la recherche de la bonne réponse et c’est ce qu’on valorise. Ceux qui ont de bonnes réponses ont de bons résultats académiques, et plus tard, un bon emploi. Puis, un jour, on est confronté à un problème complexe pour lequel on ne connaît pas la bonne réponse. Face à l’inconnu, la première étape est d’accepter qu’on n’ait pas la réponse.

Contrairement au contexte compliqué où l’on peut se donner un objectif, car on sait où l’on va, en situation complexe, on doit se donner une intention forte, car on ne connaît pas la destination. Par exemple, on peut difficilement chiffrer notre objectif, mais on peut viser la croissance. Tout au long du processus, il faut s’assurer de maintenir le cap.

Ensuite, il faut accepter d’explorer l’inconnu à la recherche de possibilités nouvelles, sans nécessairement essayer d’appliquer d’anciennes solutions au nouveau problème. Pour cela, on doit faire plusieurs essai-erreurs et tenter de répéter ce qui fonctionne afin de s’assurer que ce n’est pas une coïncidence.

L’important n’est pas de trouver immédiatement la solution, mais d’avancer de façon constante en se basant sur l’information amassée. C’est donc dire que chaque jour, on doit prendre la « décision minimale viable » qui nous permet de faire un pas vers l’avant, puis d’en évaluer les effets. On peut ensuite décider de continuer dans cette direction ou d’explorer une autre piste de solution.

Enfin, puisque dans ce contexte il y a plusieurs bonnes réponses, il est souvent nécessaire de débattre des mesures à prendre. Chaque intervenant a une idée de ce qui devrait être fait selon son expérience et son champ d’expertise. Pour être en mesure de faire avancer le processus de décision, il est primordial que chacun fasse preuve de bonne foi et de bonnes intentions.


Un allié dans la gestion de la complexité financière

Les services financiers qui utilisent la solution de rééquilibrage automatisé, Croesus Central, disposent d’un outil performant afin de mieux gérer le niveau de complexité du monde financier d’aujourd’hui.

Croesus Central dispose notamment d’un outil d’analyse de scénarios qui permet aux planificateurs financiers et aux gestionnaires de portefeuille de tester de nouvelles stratégies d’investissement qui respectent les politiques de placements de leurs clients. Et cela, sans mettre à risque le contenu de leurs portefeuilles.

Navigation


Vivez l’expérience, voyez la différence