L’apport des femmes en génie informatique

L’apport des femmes en génie informatique

Croesus rencontre Marie-Philippe Gill, alias Girl Knows Tech

Les femmes en informatique et en génie informatique sont sous-représentées. Pourtant leur apport au sein des équipes de travail n’est pas négligeable, selon Marie-Philippe Gill, développeuse de recherche chez Croesus.

« La présence des femmes apporte une multiplicité de points de vue qui contribue au succès d’un projet. Elles permettent d’apporter différentes opinions et de penser à différents aspects qui, au bout du compte, enrichissent les projets », soutient la candidate à la profession d’ingénieure informatique.

Au Canada, seulement 18 % des professionnels de l’informatique sont des femmes, selon Statistique Canada. Cette sous-représentation est encore plus marquée parmi les ingénieurs où seulement 8 % d’entre eux sont des femmes, selon l’Ordre des ingénieurs du Québec.

Marie-Philippe Gill est l’une d’elles. Ses travaux de recherche pour le Croesus Lab portent sur le traitement automatique des langues (TAL) via l’apprentissage machine.

En parallèle, Mme Gill est l’une des techfluenceuses nord-américaines les plus en vue grâce à son blogue Girl Knows Tech et à sa présence sur les médias sociaux. Cette facette de son travail lui a d’ailleurs valu d’être la première canadienne à remporter un Globant Awards. De plus, elle trouve le temps d’être conférencière, militante pour la place des femmes en génie et ambassadrice de l’École de technologie supérieure (ÉTS).

Croesus l’a rencontrée pour discuter de la place des femmes en ingénierie informatique.

Croesus (C) : Pourquoi y a-t-il un si faible pourcentage de femmes en informatique ?

Marie-Philippe Gill (M-P.G.) : Il est difficile de nommer une raison exacte, mais les choses changent. Il y a maintenant des programmes qui sont mis en place pour attirer plus de femmes en génie, notamment l’initiative 30 en 30 d’Ingénieurs Canada qui vise à porter à 30 % la proportion de femmes ingénieures nouvellement titulaires d’ici 2030. L’ÉTS et d’autres universités ont aussi plusieurs programmes et bourses pour encourager les femmes à étudier en génie.

Un facteur qui peut expliquer la faible présence des femmes est les mauvaises expériences que vivent parfois les femmes dans les milieux historiquement masculins. Je connais des femmes qui ont subi du harcèlement pendant leurs stages. Dans certains cas, cela a eu pour effet de les détourner du domaine.

Heureusement, je n’ai pas vécu ce genre d’expérience, mais j’étais tout de même la seule femme de mon programme collégial et je me sentais parfois isolée. Je me souviens aussi avoir fait l’objet de commentaires de collègues qui prétendaient que j’avais eu une meilleure note ou un meilleur stage, juste parce que j’étais une femme.

Même si en général mon parcours a été davantage marqué par de bons moments, mes mauvaises expériences m’ont peut-être inconsciemment incitée à m’engager pour la cause des femmes en génie.

C : Raconte-nous les raisons de cet engagement ?

M-P.G. : Au CÉGEP, j’étais la seule femme de mon programme, toutes cohortes confondues. Puis, quand je suis arrivée au baccalauréat à l’École de technologie supérieure, nous n’étions que deux ou trois femmes dans un groupe d’une cinquantaine d’étudiants. J’ai donc commencé à m’engager dans le groupe des Ingénieuses de l’ÉTS qui fait la promotion de l’intégration des femmes en génie.

C’est aussi durant cette période que j’ai commencé à animer le blogue Girl Knows Tech, en 2016. J’aime beaucoup vulgariser et ce blogue est un bon véhicule pour le faire. C’est une façon pour moi de rendre la technologie accessible à toutes. J’y partage mon amour pour la technologie et je m’attaque aux peurs que l’on peut avoir lorsque l’on décide d’étudier en ingénierie informatique.

En plus d’être ambassadrice pour l’ÉTS, je m’implique aussi dans toutes sortes d’événements qui font la promotion des femmes dans le milieu, dont la conférence Women Techmakers de Montréal.

J’ai aussi participé à l’élaboration d’un guide de l’Ordre des Ingénieurs du Québec (OIQ) destiné aux employeurs afin de les sensibiliser sur les défis que rencontrent les ingénieures sur le marché du travail.

C : Qu’est-ce qui te passionne dans le monde des WealthTechs ?

M-P.G. : Le monde de la finance est un milieu relativement conservateur, mais ce n’est pas nécessairement le cas des WealthTechs. J’aime avoir le sentiment de contribuer au développement de technologies qui font progresser un milieu dont l’évolution est prudente, parfois même lente.

C : Quel est l’avenir des WealthTechs ?

M-P.G. : Parfois, quand on interagit avec les services financiers, on a de la difficulté à trouver les bonnes informations et à parler aux bonnes personnes. L’utilisation de l’intelligence artificielle afin d’améliorer l’expérience client est l’une des principales voies d’avenir pour la technologie.

Les solutions du futur permettront aux clients d’être autonomes, pour ouvrir un compte par exemple, tout en leur facilitant l’accès à un conseiller humain quand c’est nécessaire, pour obtenir des conseils notamment.

Questions bonus


C : Quel est ton rôle chez Croesus ?

M-P.G. : En tant que développeuse de recherche, mes tâches sont très variées et je travaille sur différents projets. Je couvre toutes les étapes du processus de l’analyse de technologiques au développement de prototypes avant la mise en production.

Mes tâches vont donc de faire une revue de littérature sur un nouveau sujet susceptible d’être intéressant pour les développements de nos solutions, jusqu’à expliquer les possibilités d’une nouvelle technologie à nos clients, en passant par la conception de prototypes.

En ce moment par exemple, je travaille sur un prototype qui met à contribution l’intelligence artificielle qui pourra aider les professionnels de la finance à être davantage efficace et performant. Ce prototype sera ensuite présenté aux clients afin de leur donner une idée du produit et obtenir leur rétroaction.

C : Est-ce que Croesus est un bon environnement de travail pour les femmes ingénieures ?

M-P.G. : Croesus est ma meilleure expérience de travail jusqu’à maintenant. En plus des nombreux avantages sociaux, comme les vacances illimitées et les allocations pour rembourser les frais de cellulaire, d’Internet et d’activité physique, l’un des points forts est le nombre d’occasions de se rassembler.

Mais ce qui est le plus important pour moi est qu’on me donne, non seulement, la flexibilité de concilier mon travail avec mes autres activités personnelles, mais on m’y encourage. Je peux donc assister à des conférences à l’étranger ou participer à des activités sur les heures régulières de bureau, et il n’y a pas de problème.

L’année dernière, par exemple, je me suis engagé dans le gala Force AVENIR, qui vise à promouvoir l’engagement étudiant. Comme j’avais été nommée en 2018 et que ma vie en avait été transformée, je voulais redonner au suivant en étant membre du jury. On m’a permis d’y participer sur mes heures de travail, mais en plus, on en a parlé lors de notre réunion virtuelle hebdomadaire qui rassemble tous les employés de Croesus.

Un autre aspect qui m’a attiré chez Croesus est la diversité culturelle et professionnelle. Il y a une trentaine de nationalités représentées et une multitude de profils professionnels.

Plus que nulle part ailleurs, mon milieu de travail est ouvert aux nouvelles propositions, sans discrimination de qui les émet. Mes idées sont prises en compte et lorsque mon horaire me le permet, j’ai la chance de les mettre à l’essai.

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