08 Mar Femmes en finance : témoignage d’une vice-présidente
Les femmes prennent de plus en plus leur place dans le domaine des finances au Canada, mais le plafond de verre n’est pas tout à fait brisé. En cette Journée internationale des femmes, Croesus s’est entretenu avec une de celles qui ont franchi cet échelon, Marjorie Minet, vice-présidente Services-conseils en gestion de patrimoine, chez Desjardins.
Les femmes occupent près de 50 % des postes de cadres intermédiaires dans l’ensemble des six plus grandes banques du Canada, selon l’Association des banquiers canadiens (ABC). Un chiffre enviable par rapport au reste du monde. Aux États-Unis par exemple, elles n’occupent que 24 % des postes de direction, selon Deloitte.
Toutefois, la situation au pays est encore loin d’être idéale. En ce qui concerne les cadres supérieurs des banques, les femmes occupaient seulement 37,9 % des postes en 2019 et 39 % des conseils d’administration en 2020, toujours selon l’ABC.
« Plus il y aura de diversité à des postes de cadres, plus les organisations seront représentatives de leurs communautés, et plus elles accompliront leurs missions avec pertinence et succès financier », commente Mme Minet. La vice-présidente préfère aborder le sujet sous l’angle d’une situation qui s’améliore progressivement et de façon tangible au Canada.
Q. : Pourquoi la présence des femmes est-elle importante dans l’industrie ?
M.M. : Parce que l’industrie doit être représentative de la diversité des personnes qu’elle sert.
Les Canadiennes sont de plus en plus impliquées dans leurs finances et 69 % d’entre elles y accordent une « priorité haute ou absolue ».
La sécurité financière des Canadiennes et de leurs proches est capitale. Leurs valeurs doivent se refléter dans leur planification financière et dans la gestion de leurs actifs. À un moment de leur vie, 9 Canadiennes sur 10 assument seules la responsabilité de leur bien-être financier personnel.
La présence de plus en plus marquée de femmes dans notre industrie est l’une des dynamiques qui permettent de considérer les priorités des femmes dans la gestion de leur patrimoine et la poursuite de leur autonomie financière, selon leurs valeurs et leurs situations.
Q. : Qu’est-ce que les femmes apportent à l’industrie ?
M.M. : Au-delà de la profession, c’est toute la notion de gestion de patrimoine au féminin qui est un sujet essentiel et dont on ne doit surtout pas minimiser l’importance.
Selon Strategic insights, seules 31 % des Canadiennes estiment avoir de bonnes connaissances financières et 75 % d’entre elles auraient souhaité s’impliquer plus tôt dans leurs finances.
On a clairement un rôle majeur à jouer dans l’autonomie financière des Canadiennes. Cela va au-delà de notre carrière personnelle. On doit tout d’abord sensibiliser nos conseillères et nos conseillers à impliquer les femmes dans la gestion du patrimoine familial. Nous devons les sensibiliser aux défis spécifiques auxquels les femmes font face lors de la création de leur patrimoine, sans tomber dans les clichés toutefois. La situation personnelle, familiale, professionnelle et financière de chaque femme est unique, tout comme leurs objectifs, leurs rêves et leurs attentes.
Q. : Quels sont les principaux obstacles que rencontrent les femmes en finance ?
M.M. : Je pense qu’on parle aujourd’hui de moins en moins d’obstacles et de plus en plus de solutions. C’est probablement parce que nos organisations sont de plus en plus représentatives de leurs communautés.
Les solutions sont aussi de moins en moins liées au genre d’une personne, mais plutôt aux responsabilités qu’elle endosse. Il y a quelques années, la conciliation travail-famille concernait surtout les femmes, mais c’est maintenant un sujet qui concerne les parents, femmes et hommes.
Q. : Lorsque vous rencontrez de jeunes femmes qui commencent dans le métier, quel conseil leur donnez-vous ?
M.M. : Ne vous mettez jamais aucune barrière psychologique sur ce que vous êtes en mesure d’accomplir dans votre vie professionnelle et dans votre vie en général !
Dans le domaine de la finance, n’oublions jamais qu’au-delà des chiffres, nous avons une grande responsabilité dans le bien-être des familles. Nous les accompagnons avec expertise et bienveillance tout au long de leur vie pour que chacun puisse atteindre ses objectifs et réaliser ses rêves. C’est un métier extraordinaire !