L’année 2022 vue par les experts de Croesus

L’année 2022 vue par les experts de Croesus

L’année 2022 a été pleine de rebondissements dans le milieu des finances et des technologies financières. Les experts de Croesus retracent et analysent quelques événements marquants.

L’année a commencé par la publication d’un rapport de Statistique Canada faisant état d’une baisse globale des incidents de cybersécurité en 2021. En comparaison, 21 % des entreprises ont rapporté un incident en 2019, contre 18 % en 2021. Cette diminution coïncide avec une certaine recrudescence d’actions concrètes prises par les entreprises pour se protéger d’éventuelles menaces informatiques. En effet, les sommes dépensées par les entreprises canadiennes pour prévenir les incidents de cybersécurité ont augmenté de 2,8 milliards de dollars en 2021.

« Ce rapport démontre que les investissements des dernières années en détection et en prévention d’incidents de cybersécurité portent leurs fruits et permettent donc de réduire les risques associés aux demandes de rançon et aux vols de données personnelles », constate Jonathan Gagnon, vice-président de l’ingénierie logicielle chez Croesus.

« L’augmentation des dépenses liées au rétablissement des activités à la suite d’un incident indique tout de même que les cybercriminels tendent à utiliser des techniques de plus en plus sophistiquées, ce qui rend ces investissements encore plus importants », ajoute l’expert en technologies financières.

Un autre fait à observer est que le montant moyen pour rétablir les opérations a augmenté de 200 millions de dollars entre 2019 et 2021, alors que la proportion des entreprises qui ont mis en place des mesures de cybersécurité est demeurée la même.

Janvier : l’OCRCVM et la surveillance Intermarché

Une autre nouvelle qui marque le début de l’année concerne l’entente d’un protocole entre l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM) et la Bourse de Montréal sur la surveillance Intermarché. Mandaté par les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM), ce protocole d’entente vise à assurer une surveillance efficace pour contrer les pratiques de marché douteuses.

« Il s’agit d’une excellente nouvelle pour les investisseurs canadiens et pour les participants aux marchés, comme les firmes de courtage », se réjouit Annie Sinigagliese, vice-présidente et cheffe de produit chez Croesus. L’ancienne directrice générale des relations gouvernementales de l’Association canadienne du commerce des valeurs mobilières (ACCVM) connaît bien ce dossier pour l’avoir chapeauté.

« Antérieurement, la surveillance des organismes de réglementation était effectuée en silo par la Division de la réglementation de la Bourse de Montréal et par l’OCRCVM. Une surveillance séparée par type de produit n’est pas optimale, puisque la manipulation de titres sur les marchés financiers peut être faite en plaçant des ordres sur les produits dérivés et aussi sur leurs produits sous-jacents », explique l’experte en conformité.

Cette entente permettra donc aux organismes de réglementation d’avoir une vue globale sur les transactions effectuées sur les marchés canadiens et d’être plus à même de déceler des cas de manipulation de marchés ou d’autres transactions non conformes aux règles en vigueur.

Mars : le nouveau système bancaire ouvert au Canada

Le gouvernement fédéral mandate un groupe dirigé par Abraham Tachjian pour mettre sur pied un système bancaire ouvert de manière à procurer aux Canadiens et aux entreprises une meilleure maîtrise de leurs données financières et de meilleurs outils pour gérer leurs finances. Malgré certaines inquiétudes, le projet va de l’avant et devrait voir le jour au début de l’année en cours.

Ce système bancaire est attendu depuis plusieurs années par de nombreux acteurs de l’industrie des services financiers, selon Matthieu Cardinal, vice-président du développement des affaires et partenariats stratégiques chez Croesus.

« Le gouvernement fédéral a un rôle important à jouer pour établir un encadrement législatif nécessaire à l’implantation d’un système bancaire ouvert au Canada, estime M. Cardinal. Il devra pour cela tenir compte du point de vue de l’industrie qui devrait être inclus dans le rapport de M. Tachjian. L’équilibre entre la protection des investisseurs et le partage des données financières auquel les consommateurs auront consenti doit être trouvé dans cette poursuite de l’objectif de démocratiser l’accès aux services financiers. »

M. Cardinal soutient que les clés du succès d’un tel système au Canada sont « la standardisation des échanges d’informations financières par le biais de protocoles d’utilisation d’interfaces de programmation (API) et l’élaboration d’un cadre de responsabilités légales claires ».

Avril : une nouvelle catégorisation des fonds ESG

Le Comité de normalisation des fonds d’investissement du Canada (CIFSC) annonce qu’il planche sur un nouveau cadre d’identification des fonds environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Le CIFSC a proposé six nouvelles catégories de fonds ESG afin de standardiser la terminologie au profit des investisseurs. Le cadre d’identification les aidera à comparer la performance de différents fonds de la même catégorie ou entre diverses catégories.

« C’est une bonne nouvelle, puisque ça montre que les organismes de réglementation canadiens et internationaux collaborent afin de mettre en place des normes et des standards ESG plus rigides et transparents afin d’éviter l’écoblanchiment, notamment », souligne Annie Sinigagliese, vice-présidente et cheffe de produit chez Croesus.

Juin : chômage et inflation

Statistique Canada fait état d’un taux de chômage qui a atteint un plancher record de 4,9 % tandis que la pénurie de main-d’œuvre continue de plomber les entreprises canadiennes. Cette conjoncture pousse les salaires à la hausse et ajoute de la pression sur l’inflation. En 2022, l’inflation canadienne a atteint 8,1 %, un niveau qui n’avait pas été enregistré depuis plus de 40 ans. Pour la combattre, la Banque du Canada a augmenté son taux de référence de 4 % en 10 mois, le faisant passer de 0,25 % en mars 2022 à 4,25 % en décembre 2022.

« Cette augmentation du taux directeur peine à faire baisser l’inflation, mais on voit depuis le mois de novembre 2022 que l’inflation a une tendance vers le bas », analyse Luc Larose. Le vice-président de l’expérience client chez Croesus note que plusieurs facteurs à l’origine du phénomène sont toujours présents, comme la guerre en Ukraine, qui influence le prix des énergies, de certains engrais et produits agricoles de base, la politique de contrôle de la covid en Chine, qui a perturbé les chaînes d’approvisionnement mondiales, et la pénurie de main-d’œuvre.

« La guerre à l’inflation restera un défi en 2023 et il faudra surveiller les signes de ralentissement économique en 2023 et 2024. Les professionnels en gestion de patrimoine auront donc des ajustements à faire aux portefeuilles de leurs clients, notamment ceux des baby-boomers qui voient la valeur de leurs portefeuilles être exposée au risque », prévient-il.

Juillet : augmentation du taux directeur

La Banque du Canada relève son taux directeur de 100 points de base pour réaliser une hausse de 2,50 %, du jamais vu en 39 ans. Cette forte augmentation dépasse les prédictions de la plupart des économistes et cette décision se veut, évidemment, une façon de freiner cette hausse historique du taux d’inflation. La Banque du Canada prévoit donc que ce taux oscillera autour de 8 % durant les prochains mois.

« Pour le monde de la gestion de patrimoine, c’est une bonne et mauvaise nouvelle à la fois », résume Luc Larose, vice-président de l’expérience client chez Croesus.

« Une augmentation de taux si élevée si rapidement fera en sorte d’augmenter de façon importante le coût d’emprunt des entreprises et de freiner leurs investissements. Par la même occasion, cela réduira les probabilités d’atteindre leur chiffre d’affaires et de maintenir leur marge de profits. Il y aura probablement une pression sur la valeur des actions, qui se négocieront en baisse, et cela est sans compter que les investisseurs auront probablement moins d’argent à investir », prévoit-il.

« Il s’agit toutefois d’une bonne nouvelle dans la mesure où le marché des obligations pourrait être marqué par une tendance haussière et devenir un marché refuge pour les investisseurs qui possèdent de la liquidité. Une chose est certaine, les banques centrales sont déterminées à s’attaquer à l’inflation », déclare-t-il.

Septembre : Apple Pay dépasse Mastercard

Apple Pay rapporte avoir dépassé Mastercard sur le plan du traitement des transactions, cumulant un total de 6 000 milliards de dollars en transactions contre 4 800 milliards pour Mastercard. Même si Apple Pay se retrouve derrière Visa, sa performance démontre sa popularité croissante due en partie au monopole du moyen de communication en champ proche (NFC) du iPhone.

« Il n’est donc pas surprenant de constater qu’une entreprise technologique devient l’un des plus gros processeurs de paiements au monde », constate Matthieu Cardinal, vice-président du développement des affaires et des partenariats stratégiques chez Croesus.

L’expert en développement des affaires dans le domaine des Fintechs se dit toutefois étonné par la rapidité avec laquelle Apple Pay (lancé en 2013) a rattrapé Mastercard (lancé en 1966). « Nous pouvons nous attendre à ce que cette tendance s’accentue », soutient-il.

Octobre : cybermonnaie et réglementation

Le chef de la direction de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (OSC), Grant Vingoe, annonce que l’organisation planifie accentuer sa surveillance du marché de la cybermonnaie. L’objectif est de protéger les investisseurs et de créer des occasions équitables dans un segment de marché largement non réglementé. L’OSC rapporte que près de 30 % des Canadiens planifient acheter de la cryptomonnaie dans la prochaine année, ce qui motive donc sa décision de réglementer le marché.

« L’encadrement des plateformes où se négocient les cryptomonnaies et cryptoactifs a rapidement été mis en place par les organismes de réglementation canadiens lorsque ces produits ont vu le jour, analyse Annie Sinigagliese, vice-présidente et cheffe de produit chez Croesus. Des efforts supplémentaires doivent toutefois être faits afin de mieux réglementer les plateformes et les différents produits, et pour éduquer les consommateurs sur les risques qui leur sont associés. »

Octobre : littératie financière parmi les Canadiens

Bien que la plupart des Canadiens soient financièrement instruits, des efforts considérables sont toujours nécessaires pour combler leur manque de connaissances, comme en fait foi une étude de PC Finance. En effet, près de 80 % des Canadiens ont confiance en leurs compétences financières, alors que les plus jeunes d’entre eux sont beaucoup moins confiants lorsqu’il s’agit d’appliquer leurs connaissances en vue d’épargner pour l’avenir. Ces lacunes suggèrent un besoin urgent pour des produits financiers qui informent sur la façon de gérer ses finances.

« À la lumière de ces résultats, on constate que les gestionnaires de patrimoine sont toujours pertinents, et ce, malgré les pressions du marché pour inciter les investisseurs à utiliser les systèmes de placement robotisés, constate Luc Larose, vice-président de l’expérience client chez Croesus. Dans un tel contexte, les outils technologiques qui soutiennent le travail de ces professionnels demeurent pertinents. »

Novembre : le marasme de la cryptomonnaie

Un des grands bouleversements de l’année s’est produit lors de l’effondrement de FTX, l’une des plus importantes plateformes d’échange de cryptomonnaies. À la suite de la démission de son fondateur et chef de la direction, Sam Bankman-Fried, et d’une enquête de la Security and Exchange Commission aux États-Unis, la plateforme s’est placée sous la protection de la faillite. Cet événement a créé une onde de choc sur le marché de la cryptomonnaie causant la chute du prix du Bitcoin de 5,8 %, son point le plus bas depuis 2020, et une chute de 5 % du prix de Ethereum en une seule semaine.

« Après la faillite de Quadriga CX, la déroute de FTX n’a pas surpris les experts, remarque Annie Sinigagliese, vice-présidente et cheffe de produit chez Croesus. Malgré les efforts des organismes de réglementation afin de bien comprendre ces nouveaux produits, de les encadrer et d’encadrer les plateformes où ils se négocient, il est évident que l’encadrement réglementaire des produits d’investissement “standards” (actions, obligations, produits dérivés) est beaucoup plus strict et rigoureux que l’encadrement des actifs numériques. »

Bien qu’elle prévoie que l’histoire se répètera, l’ex-détentrice d’un titre de Certified Bitcoin Professional (CBP) du Crypto Currency Certification Consortium fait valoir que « les multiples accusations portées contre M. Bankman-Fried envoient le message clair que les fraudeurs ne peuvent plus dormir sur leurs deux oreilles. »


Sur le radar en 2023

Fusion des organismes de réglementation

La fusion de l’Association canadienne des courtiers de fonds mutuels (ACFM) et de l’Organisme canadien de réglementation du commerce et des valeurs mobilières (OCRCVM) est désormais officielle. L’an dernier, leurs membres ont voté pour la création du nouvel Organisme d’autoréglementation (OAR) du Canada. Cette décision a été approuvée par l’Autorité canadienne en valeurs mobilières (ACVM). Bien que la fusion soit officielle depuis le 1er janvier, la transition se fera de façon graduelle au cours des prochains mois et prochaines années.

« Ce sera favorable pour les investisseurs, car la fusion des manuels de règles de ces deux organismes simplifiera le travail requis par les institutions financières pour se conformer aux règles et règlements », se réjouit Annie Sinigagliese, vice-présidente et cheffe de produit chez Croesus.

L’experte en conformité salue également la nomination de l’ancien chef de la direction de l’OCRCVM, Andrew Kriegler, à la tête du nouvel organisme d’autoréglementation. Elle estime que cette annonce est garante d’une transition en douceur au bénéfice des institutions financières et ultimement des investisseurs.


L’année Croesus

Février

Les conseillers financiers d’Echelon Wealth Partners gèrent maintenant les portefeuilles de leurs clients grâce aux solutions de Croesus. Cela représente près de 8 milliards de dollars en actifs.

Mars

Croesus Central reçoit le prix WealthTech Americas Awards 2022 remis par ClearView Financial Media. La solution de modélisation et de rééquilibrage automatisé s’est démarquée dans la catégorie produit wealthtech innovant en conformité.

Avril

Croesus est reconnue comme l’une des 20 entreprises technologiques canadiennes les plus prometteuses en 2022 par CIOReview. L’offre d’interfaces d’application (API) et de widgets qui permettent de faire le pont entre les solutions de Croesus et de nombreux systèmes a retenu l’attention du jury.

Mai

Croesus maintient sa position dans le Club Platine du palmarès des Sociétés les mieux gérées au Canada.

Juin

Croesus est l’un des lauréats du prix d’excellence du fournisseur de services WealthTech de l’année par Wealth Professional. Ce prix souligne la capacité avérée de Croesus à fournir des services exceptionnels et des solutions efficaces pour mieux servir l’industrie.

Septembre

Croesus reçoit sa certification SOC 2, assurant la conformité de ses processus de contrôle interne de protection de ses données et de celles de ses partenaires et clients.

Plus d’une centaine de professionnels de la finance se sont réunis lors des deux volets de la conférence annuelle des technologies en gestion de patrimoine Finnovation Croesus 2022 à Toronto et Montréal.

Octobre

Croesus est nommée fournisseur 5 étoiles en technologies de gestion de patrimoine par le magazine Wealth Professional Canada dans quatre catégories : Logiciel de gestion de portefeuille, Logiciel de planification financière, Outils ou tableaux de bord financiers et Soutien d’arrière-guichet.

Novembre

L’année se termine en beauté par deux distinctions remarquables qui récompensent deux de nos vedettes féminines.

Annie Sinigagliese, vice-présidente et cheffe de produit chez Croesus, a été désignée Femme leader 5 étoiles en gestion de patrimoine 2022 par le magazine Wealth Professional. Ce prix met en lumière les femmes d’influence avant-gardistes qui ont un impact sur l’industrie financière canadienne.

Et, Marie-Philippe Gill, chercheuse-développeuse chez Croesus, a remporté le prix Globant Awards dans la catégorie Techfluencer Canada et États-Unis. La rédactrice de Girl Knows Tech est la première Canadienne à remporter cet honneur.

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